Les Relations à Utopia

La philosophie de la Cité tend à favoriser l’épanouissement des qualités humaines et à décourager tout ce qui, dans l’ancien monde, nous entrainait dans des spirales dangereuses (la compétition, la possession, l’exclusion, l’embrigadement, la tentation- frustration…)

Les relations entre la Cité et le monde extérieur sont aussi harmonieuses que possible… La Cité préfigure un modèle qui ne doit inspirer ni la méfiance, ni la jalousie, ni l’exclusion… Ses citoyens se sentent solidaires de ceux du monde et savent que seule l’intelligence de vie dont ils bénéficient leur permet une existence plus épanouie et plus harmonieuse…

Une réflexion est à mener pour éviter aux nouvelles générations qui grandissent dans la Cité, le choc traumatique au contact du monde extérieur… Il s’agit moins de les protéger que de développer leur lucidité afin qu'ils comprennent le jeu de la dualité, et ne pas leur éviter le contact avec la disharmonie mais les aider à la comprendre et la guérir…

La Cité permet l’avènement de nouvelles approches relationnelles et favorise le passage de la cellule familiale à une cellule élargie de type tribal…La protection et la solidarité propres à la famille (quand elle n’est pas trop dysfonctionnelle) sont étendues à la communauté…

La notion d’insécurité tend à disparaître, que ce soit celle des parents célibataires, des personnes âgées ou de ceux qui souffrent d’un quelconque handicap, passager ou définitif… Tout est mis en œuvre pour que chacun puisse aider de façon informelle, et s’épanouir dans les activités solidaires de son choix…

Les personnes âgées participent aux soins et à l’éducation des enfants, et se sentent elles-mêmes entourées et protégées jusqu’au terme de leur vie…

Le couple traditionnel n’ayant plus à remplir sa mission de partenariat économique et de sécurité affective change profondément de vocation…

Il se forme désormais dans le but, conscient ou non, d’accéder à un meilleur équilibre psychologique et relationnel, et de dissiper les vieux malentendus entre les sexes…Les notions de possession et de jalousie disparaissent progressivement, faute de grain à moudre…

Les générations naissant dans ce nouveau paysage social ne sont plus vouées à passer leur vie entière à tenter de réparer les pathologies contractées dans l’enfance, lors de la dramatique confrontation entre leur nature profonde et l’hostilité d’un monde qui leur marchande son affection…

Les enfants ne puisent plus leur sécurité dans la présence de leurs parents et la pérennité de leur couple, et disposent de quantités de modèles et de référents pour se construire et se projeter…

Lorsqu’un adolescent ressent le besoin de s’autonomiser, il peut choisir de « prendre une chambre en ville », seul ou avec des camarades, ce qui se fait sans frais et sans douleur…Il peut, de plus, retourner chez ses parents sans que cela n’entraine le moindre problème…

C’est la même chose pour les couples… S’ils ont besoin de respirer ou de se séparer, ils peuvent le faire sans aucune difficulté, avec le soutien compréhensif de la communauté…

Il n’y a pas de mariages ni de divorces dans la Cité… Cependant, ceux qui restent attachés à l’idée du mariage ou qui ont de l’humour peuvent le faire « pour de rire » ce qui, bien sûr,  ne les engage à rien…

La notion de perte disparaît peu à peu des esprits, tant les citoyens se sentent entourés et reconnus pour ce qu’ils sont…

Chacun se sent libre de chercher son propre chemin sans se sentir jugé, et avec le soutien et la compréhension des autres…

C’est là le trésor le plus précieux d’Utopia…La fin de la peur socialement organisée…

On a peine à imaginer la mutation que pourraient connaître les générations élevées dans ce monde purifié de tout ce qui jetait les humains les uns contre les autres…

Certaines personnes connaitront bien sûr quelques difficultés à se dés identifier des anciens schémas, mais ils recevront toute l’aide nécessaire… En outre, ce nouveau climat dans les échanges sera explicité dans la charte, et les personnes trop attachées aux anciennes valeurs ne tenteront pas l’aventure…